Art contemporain
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Lorenzo Bartolini, « Dircé »

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Lorado Taft, « La Solitude de l'âme » (1911), Université de l'Illinois à Urbana

La sculpture existe depuis le paléolithique (il y a 25 000 ans à peu près) et la petite figurine de Lespugue, sur ivoire de mammouth, est un très bel exemple de sculpture (taille directe par pression ou bien abrasion en frottant sur une pierre couverte de sable) et de polissage en finition. Le terme de "sculpture" vient etymologiquement du latin "sculpere" qui signifie: tailler ou enlever des morceaux à une pierre. Cette définition qui distingue entre "sculpture" et "modelage", illustre l'importance donnée à la taille de la pierre dans la civilisation romaine. Au Xe siècle, on parle d'"ymagier" et la plupart du temps, le travail du sculpteur est un travail d'équipe avec un maître et des tailleurs de pierre (Voir "architecture romane" et "art roman"). Plusieurs équipes travaillent simultanément sur les grands chantiers des cathédrales.


La sculpture a tardivement été dissociée de la peinture, et à Paris ces deux categorys d'artistes que l'on distingue nettement aujourd'hui, appartenaient depuis le Moyen-Âge à la même communauté de métier des peintres et tailleurs d'images parce qu'avant l'invention des représentations perspectives modernes, le relief d'une image de grand format ne pouvait plus être donné autrement que par un traitement en bas-relief du plan du tableau. (comme les sculptures des églises romanes et des cathédrales gothiques (comme Notre-Dame de Paris dont les couleurs disparues viennent d'être retrouvées). En France, c'est avec la création des académies de Peinture et de de sculpture que les deux métiers deviennent officiellement distincts, même si, à la Renaissance, beaucoup d'artistes restent aussi bon peintres que sculpteurs.

Au XIXe siècle, on distingue encore le "sculpteur" qui taille de la pierre, du bois ou de l'ivoire (matériaux solides) pour créer une forme unique originale et le "statuaire" qui réalise des modèles en terre (argile), en plâtre ou en cire destinés à être reproduits (technique indirecte de la "taille avec mise aux points") ou moulés (technique de la "fonte à cire perdue" pour couler le bronze).

On appelle actuellement sculpture une activité artistique professionnelle consistant à concevoir et réaliser des formes pleines et en relief qui participent de l'architecture des bâtiments, des places et des jardins. Trois manières de créer une œuvre peuvent être envisagées, la taille, le modelage et l'assemblage, qui peuvent d'ailleurs être mubilisées pour la même scupture.

  • Le modelage : L'idée de modelage fait tout de suite penser à la pâte à modeler que l'on travaille si facilement avec les doigts. Mais les œuvres d'arts sont généralement sculptées dans les matériaux durs et compacts (marbre, pierre, bois) , que l'on entame péniblement au burin ou au ciseau. Grâce à un procédé de fusion long et complexe, on sculpte aussi des figure de bronze. Beaucoup d'artistes modernes, en quête de nouveauté, emploient pour leurs créations des matériaux inattendus : des tôles, des pièces métalliques et même des matières plastiques !
La méthode consiste à ajouter ou retirer de la matière autour d'un ou plusieurs centres qui deviendront « l'âme » de la sculpture. Cette technique du modelage s'applique aux matériaux dits « plastiques », c'est-à-dire susceptibles de se déformer réversiblement sous l'effet de forces minimes (l'argile, la cire, le plâtre et des pâtes à modeler diverses). À tout moment, de la matière peut être retirée ou ajoutée, les repentirs sont permis (jusqu'à un certain point, cependant). La souplesse du matériau permet d'enregistrer les impressions les plus fugitives avec une liberté totale. La limitation principale du matériau réside dans sa résistance souvent assez faible. Le séchage lent de la sculpture est l'étape suivante pour l'argile et le plâtre, le refroidissement pour la cire et la cuisson pour l'argile sèche.
  • La taille, dont le principe est de soustraire, à l'aide d'un outil percuté par un galet (préhistoire) ou une massette, des éclats dans une matière dure pour dégager de sa gangue une forme : il existe deux techniques fondamentales de taille pour sculpter la pierre ou le bois : la taille directe, sans croquis prélable ni modèle et qui tient compte de la forme originelle du bloc pour faire émerger une forme imaginée par le sculpteur et la taille avec mises aux points, qui recopie fidèlement un modèle à partir de mesures exactes.
  • L'assemblage.

Histoire[]

Les premières sculptures réalisées par l'homme et ayant traversé le temps sont de petites figurines rudimentaires taillées, en pierre ou en os, qui servaient probablement à des pratiques magiques, d'ex-voto, d'échanges, de rituels qui permettaient de réaliser des transactions avec des forces surnaturelles ou sociales. On peut facilement imaginer que des objets modelés, en terre, ont aussi existé, mais en l'absence de techniques de pérénisation (cuisson), cela ne peut être qu'une hypothèse.
Bien que cet usage, parfois interprétable comme chamanique, ait décliné, la représentation de l'homme reste le thème favori des sculpteurs. Selon les époques et les civilisations, les artistes ont exécuté ces figurines de manière réaliste, ou bien, au contraire, ils ont pris la plus grande liberté pour interpréter leur sujet. Quoi qu'il en soit, ils respectèrent pendant longtemps la loi de frontalité.

Matériaux[]

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Porte en bois sculpté. Tachkent

Sculpter est l'art de retirer de la matière ou d'assembler ou de donner une forme à un objet, quelle que soit la taille de cet objet ou le matériau utilisé. Traditionnellement, les matériaux utilisés en sculpture sont généralement d'origine minérale, la pierre (marbre, granite, calcaire, jade), le ciment (qui peut être moulé) ou le béton (en taille directe dans la période de prise), l'argile (porcelaine, terre cuite, pâte Fimo qui sèchent au four ou la terre glaise qui sèche à l'air libre en 24 h), mais peuvent également être en métal (bronze, acier, aluminium, étain) et encore d'origine animale tel l'ivoire et végétale tel le bois, certains fruits, légumes ou cucurbitacées (la citrouille d'Halloween). La sculpture moderne et contemporaine utilise également le textile (déjà utilisé depuis le XVIe siècle, comme sur « Marietta »), le verre, le sel, le sable (les châteaux de sable), la glace, l'eau, les cristaux liquides et d'autres matériaux fabriqués par l'homme, tels que les matières plastiques, et en particulier les PMMA (polymétacrylate de Méthyl) connus sous des noms déposés comme Plexiglas ou Altuglas, ainsi que n'importe quel objet trouvé. Le papier mâché est également un matériau extrèmement économique, et les techniques de réalisation de sculptures avec ce matériau sont simples à mettre en œuvre. Aussi, les possibilités d'associations avec d'autres matières sont quasi illimitées.

Dans ses derniers écrits, Joan Miró affirmait même qu'à l'avenir, on pourrait imaginer des sculptures utilisant les gaz comme matériau. Lui faisant écho, Louis Leygue, dans son discours de réception de Nicolas Schöffer à l'Académie des Beaux-Arts, définissait ainsi la sculpture :

« La sculpture peut se réaliser selon trois procédés : celui qui consiste à prélever la matière dans un bloc compact, celui qui consiste à façonner une matière molle pour créer des formes, enfin celui qui consiste à fabriquer ce que l'on veut réaliser. »

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La Perspective de Marta Pan

Ainsi, d'autres sculpteurs contemporains, ont ouvert la voie à des recherches nouvelles, associant des materiaux traditionnels à la haute technologie. Dans ces réflexions sur la création contemporaine, le sculpteur Eduardo Leal de la Galla, adopte une position radicalement opposée aux dérives encouragées par d'importants mécènes, considérant comme sculpture, le fait de présenter dans une vitrine, un véritable veau sectionné et conservé dans du formol. (œuvre de Damien Hirst).

Marta Pan, intéressée par les rapports de l'architecture et de la sculpture, a réalisé des sculptures monumentales intégrées dans l’architecture des espaces publics et urbains comme "La Perspective" dans le Parc des Sources de la Bièvre à Guyancourt.

Formes[]

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Lapithe combattant un centaure. Métope Sud 31, Parthénon, vers 447-433 av. J.-C.

On distingue deux grandes categorys de sculptures : le relief et la ronde-bosse.

  • Le relief : une sculpture qui demeure attachée à un arrière-plan, se dressant hors de cet arrière-plan. Selon le degré de projection des figures au-dessus du plan, les reliefs sont qualifiés différemment : le relief écrasé (stacciato relievo) : dont le relief est très faible. Les contours des figures sont finement incisés (ex : certains reliefs assyriens).
    • Le bas-relief (basso-relievo) : l'avancée d'une figure hors du plan est inférieure à la moitié de son volume, sans contre-dépouille. Le moyen ou demi-relief (mezzo-relievo) : l'avancée de la figure hors du plan est égale ou légèrement supérieure à la moitié de son volume, avec parfois de légères contre-dépouilles.
    • Le haut-relief (alto-relievo)) : les formes sont quasiment complètes (en ce qui concerne leur volume), mais elles restent attachées au fond. Certaines parties (les membres, la tête) sont complètement détachées et en contre-dépouille. Distinguons l'Entaille : relief où le sujet est incisé dans l'épaisseur de la surface plane. Elle a été utilisée par les Égyptiens, d'où le nom de "relief égyptien". Un autre nom de l'Entaille est "relief cœlanaglyphique". Les parties les plus hautes de la figure affleurent à la surface, tandis que leurs contours sont profondément entaillés. C'est en quelque sorte un procédé de gravure.
  • la ronde-bosse : il s'agit d'une sculpture conçue de façon à pouvoir être observée de tous les côtés. Ou presque tous les côtés : la ronde-bosse repose souvent sur le sol et elle est parfois logée dans une niche.

On remarquera Michel-Ange jouant avec ces 2 principes et exécutant des statues dont les personnages émergent du bloc (de marbre) mais pas complètement[1]

Sculpture du monde[]

  • Chaque année, au début de février, se déroule à l'occasion du festival de la neige de Sapporo un grand concours de sculpture sur glace, en France l'équivalent est le festival de Valloire.
  • Dans la région de Rawdon au Québec, on retrouve un créateur de « glaçon » : il laisse couler un filet d'eau sur un tronc d'arbre, en hiver, et réalise ainsi une sculpture de glace qu'il nomme son « bassin vertical » (voir lien ci-dessous)
  • Sculpture de sable sur la côte belge

Les sculpteurs apposent parfois leur signature sur leurs œuvres. Exemple : Pio Fedi qui signe sur le socle de deux statues des grands hommes de Florence au piazzale des Offices.

Notes et références[]

  1. Esthétique de l'Inachevé chez Michel-Ange : voir Eugène Delacroix

Voir aussi[]

Bibliographie[]

  • La Sculpture de l'Antiquité au XXe siècle, sous la dir. de G. Duby et J.-L. Daval, Taschen, 2005
  • L'art de la sculpture sur pierre de J.P. Grilaux Editions Eyrolles.
  • Techniques et Pratique du staff de G.Rondeau, M.Pons, S.Rondeau Editions Eyrolles.
  • La datation de la sculpture médiévale, de Jean Wirth, Coll. titre courant, 30, Genève, Librairie Droz, 2004.

Articles connexes[]

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