Art contemporain
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Paul McCarthy, né en 1945 à Salt Lake City aux États-Unis, est un artiste américain réalisant des performances qui vit et travaille, actuellement, à Los Angeles, en Californie.

Biographie[]

Paul McCarthy est élève dans plusieurs lycées de l'Utah. En 1959, il réalise sa première sculpture en plâtre, Henry Moore bound to fail[1] et, en 1964-1965, découvre le pop art et plus particulièrement le travail de Robert Rauschenberg à partir de matériaux de récupération.

Il étudie les arts à l'Université d'Utah en 1969. Il y fait la connaissance de Ralvo Puusemp qui lui fait découvrir Donald Judd et Yves Klein[2] En 1966, le département d'arts de l'université crée une section de cinéma expérimental où il découvre les films de Bruce Conner, Kenneth Anger, Jean-Luc Godard, Ingmar Bergman et Andy Warhol et fait la connaissance de Stan Brakhage. En 1966-1967, il s'intéresse à Gutaï, Yoko Ono, Ortiz, Gustav Metzger, Allan Kaprow, Wolf Vostell, puis découvre le travail de Bruce Nauman en 1967. Il commence à réfléchir à l'utilisation de la vidéo mais se heurte à la difficulté de se procurer les moyens techniques nécessaires et commence par tourner quelques films expérimentaux.

En 1968, il s'installe en Californie à San Francisco avec l'intention de faire des films. Il étudie au San Francisco Art Institute, dans l'espoir d'y trouver une scène plus expérimentale que dans l'Utah, mais où il découvre en fait une école de peinture, très marquée par l'héritage de l'expressionnisme abstrait californien et que Bruce Nauman a quittée pour aller enseigner à Los Angeles. Il obtient un Bachelor of Fine Arts en peinture et prend part à la vie des communautés d'artistes de San Francisco.

Au printemps 1969, Paul McCarthy rentre en Utah. Ne s'étant pas fait recenser pour la guerre du Viêt Nam, il n'a été retrouvé par l'armée qu'après avoir passé son diplôme de l'Art Institute ; lorsqu'il est appelé sous les drapeaux en 1969, il refuse d'être incorporé et passe un an dans sa famille à tenter de se faire exempter par le conseil de révision. Il s'installe ensuite à Los Angeles et, en 1972, il est accepté à l’University of Southern California, qui possède alors une excellente école de cinéma, tournée vers Hollywood. Il y étudie à la fois dans le département d'art et dans le département de cinéma et obtient un Master of Fine Arts. Il rêve alors de « faire des films expérimentaux au sein de l'industrie du cinéma, en [s]'appropriant l'industrie ; le rêve idéaliste d'une reprise en main [...] une pensée utopique et idéaliste »[3]. Mais son travail, basé sur l'exécution de tâches (tasks), la répétition et le corps, n'intéresse pas beaucoup l'école de cinéma de l'université, qui ne partage pas davantage son intérêt pour la vidéo.

Depuis 1982, il enseigne l'histoire de l’art performance, la vidéo ou la réalisation d'installations artistiques à l'Université de Californie à Los Angeles.

Œuvre[]

McCarthy a commencé vers 1967 par des peintures inspirées de l'univers des courses automobiles, la série des Dragster Cars Paintings, entassements de moteurs, réservoirs, pilotes de plus de 2 mètres de haut. Ensuite vient la série des Black Paintings, peintes à plat sur le sol avec les mains puis entassées et fixées les unes aux autres. Il les détruit ensuite à la hache ou y met le feu avec de l'essence.

En 1967, il tourne un film avec deux cameramen en plaçant dans une maison un homme et une femme nus et qui ne se connaissent pas. La caméra se promène de l'un à l'autre en panoramique.

McCarthy poursuit sa carrière artistique avec des performances fondées sur la pesanteur. En 1974, ses œuvres sont plus agressives et sexuellement explicites. De nombreuses œuvres mêlent alors différentes liquides symbolisant les excréments, la sueur et le sang. Son travail a été décrit alors par certains comme étant une brutale auto-agression. Il a réalisé des statues gonflables de grande taille qui ont été exposées à la Tate Modern. Certaines représentent des têtes de Pinocchio sur un mode ludique.

Notes et références[]

  1. Henry Moore voué à l'échec, pièce dont il produira par la suite diverses versions, dont une version gonflable géante de 15 mètres de haut qui sera placée au sommet du Whitney Museum of American Art pour une exposition
  2. Il imitera ce dernier en sautant d'une fenêtre en guise de performance en 1966-1967.
  3. Interview par Christophe Kihm, Art Press, n° 336, juillet-août 2007, p. 31

Voir aussi[]

Hamlet And The Something Pourri, de Alexis Fichet (pièce de théâtre dans laquelle l'auteur fait rencontrer un Hamlet contemporain et l'artiste performeur Paul Mc Carthy)

Liens externes[]

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