Art contemporain
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L'art éphémère est une forme artistique, présente surtout dans l'art contemporain (mais pas exclusivement) et qui joue non pas sur la pérennité de l'œuvre d'art, ce qui est la règle générale, mais sur la brièveté, son caractère provisoire et souvent la mise en scène de l'artiste lui-même dans l'œuvre.

Histoire[]

Cette forme d'art n'est pas récente mais, par définition, ne laissant pas de trace directe, les formes anciennes ne nous sont connues que par des témoignages ou des pratiques ayant survécu dans des civilisations primitives. En témoigne de nos jours les peintures sur sable des aborigènes d'Australie.

L'art éphémère dans l'art contemporain[]

Dans l'histoire de l'art, chaque génération a cherché la rupture avec la génération précédente. Ainsi lorsque Kasimir Malevitch réalise en 1919 son carré noir sur fond blanc, la seule provocation possible reste de nier le support lui-même.

Les surréalistes s'emparent de cette question et réalisent comme Marcel Duchamp des « ready-made », c’est-à-dire des objets de la vie courante ironiquement promus au rang d'œuvres d'art. Mais ceux-ci sont toujours des objets de catalogue. C'est pourquoi les surréalistes vont expérimenter l'écriture automatique, les œuvres collectives, l'intégration du hasard, toutes choses qui rendent l'art très contingent.

Paradoxes de l'art éphémère[]

Le désir de laisser le moins de traces possibles demeure pour un artiste irrémédiablement paradoxal. Réaliser une performance sans témoin ni preuve implique pour l'artiste de rester totalement inconnu. C'est pourquoi, même si l'art éphémère veut sortir du musée, il y revient de façon indirecte. De plus, le problème du financement de l'artiste se pose de façon non triviale. Pour exister culturellement et financièrement l'intervenant en art éphémère se voit donc contraint de réaliser a priori des projets ou des maquettes qu'il peut exposer et vendre (comme Christo par exemple) et de réaliser pendant son projet des enregistrements, photographies, films, vidéos qu'il pourra ensuite utiliser comme témoignage et source de revenus. De même, le Land Art, normalement en pleine nature, gigantesque et périssable, peut réintrégrer les musées et expositions sous une forme vendable et réduite en taille (ex : Lignes d'ardoises de Richard Long à Bordeaux).

Notes et références[]

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